mardi 29 octobre 2013

spécialisation tardive de l'athlète; réalité possible?

Je n'avais pas écrit sur le sport depuis une éternité et paf(!), deux fois en une semaine.

Ce matin j'ai lu ce billet sur le blogue du SIRC (Sport Information Resource Centre)  sur la spécialisation précoce versus tardive.  Au Canada, on a un programme de développement à long terme de l'athlète et du participant (DLTAP), qui suggère, conformément à la littérature scientifique, de favoriser le coté tardif.
 
Loin de moi l'idée de m'y opposer mais je trouve qu'on me berce avec beaucoup (trop) d'illusions....
 
Premièrement quand on me présente un programme qui me parle "du participant", je le trouve bien dans le programme ce participant mais dans la vraie vie, on le cherche un peu. On dit qu'on veut que les jeunes soient actifs pour la vie. Soit. Mais les structures de réseaux, celles de fédérations et la réalité sur le terrain font que ce n'est pas vraiment réaliste, à mes yeux. Les structures et réseaux sont généralement plus axés sur la performance. Le coté récréatif est présent surtout en bas âge. On parle de spécialisation idéalement à partir de 11 ou 12 ans. Pourtant dans plusieurs sports, débuter à cet âge peut-être tout un casse-tête! Pour le jeune parce qu'il risque fortement de se retrouver avec des jeunes qui auront eux de 5 à 9 ans, pour les clubs parce qu'ils n'auront aucun idée d'où le placer. Quelques fois, la structure de compétition fait que si le jeune a envie de "commencer sur le tard", il a intérêt à avoir un méchant talent naturel pour s'y insérez sinon il n'y a juste pas de place pour lui. Dans d'autres cas, c'est la limite des plateaux sportifs qui causent problèmes. Des heures de glace, des heures de gymnases, de piscines, (ect.) non seulement ça ne pleut pas mais ça se fait généralement drôlement rare. Les clubs doivent prioriser une clientèle, ils doivent choisir. C'est souvent impossible d'offrir du compétitif et du récréatif à partir du moment où ces deux niveaux  ne peuvent plus s'entraîner ensemble. Dans d'autres cas, c'est une question de nombre de participants, en dehors des grands centres, ce problème est redondant. On va souvent choisir d'avoir une équipe compétitive qui va en tournois à l'extérieur plutôt que deux récréatives qui vont jouer ensemble. Et dans ce cas, les joueurs qui ne sont pas sélectionnés n'ont plus d'option sinon que de mettre fin à leur pratique. Souvent, ils n'ont que 12, 13 ou 14 ans. Quand on empêche un jeune de cet âge de s'engager, c'est irréaliste de dire qu'on souhaite développer des jeunes qui deviendront des adultes actifs pour la vie.
 
Deuxièmement, quand on parle de spécialisation tardive, d'un point de vue réaliste, peu de sport laisse la liberté aux jeunes de ne pas pratiquer leur discipline à l'année longue. Déjà à 7 ans, dans la majorité des sports, quand on est pas en pleine saison de compétitions, on fait des camps. On participe à une ligue "en attendant". On s'entraîne de façon hebdomadaire pour être au même niveau que les autres. Comme parents vous pensez refuser? Oubliez le compétitif la saison prochaine, l'entraînement hors-saison est obligatoire pour en faire partie.
 
La réalité, c'est ça. En principe, c'est une très bonne idée, une excellente ligne de conduite. Malheureusement dans les faits, c'est illusoire. Quelques fois, j'ai l'impression que chez Canadian Sport For Life ils vivent dans une tour d'ivoire. Ou qu'ils ne regardent pas souvent sur le terrain. Oui, leur programme de développement est ce que l'on voudrait dans un monde parfait mais dans la réalité...
 
J'ai volontairement exclu de nommer un sport ou un autre. Ou huit autres. J'ai des dizaines d'exemples, provenant de nombreux sports en tête.  Non, je ne crois pas que je généralise. Je crois que ceux qui réussissent à atteindre ces objectifs sont de très rares exceptions.

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